« Snowpiercer » est une des dernières séries sorties sur Netflix, en mai 2020. Surfant sur la vague des récits post-apocalyptiques qui se sont multipliés ces dernières années, elle raconte l’histoire de la survie d’un groupe d’humains dans un monde détruit qui n’est définitivement plus accueillant pour eux. Dérangeante et angoissante, elle aborde tout aussi bien le thème de la différence que de la lutte des classes. Voyons en détail de quoi il en retourne précisément et si elle vaut le coup d’œil.
Une histoire d’adaptations
Cocorico ! Aussi incroyable que cela puisse paraitre, « Snowpiercer » est d’origine française ! En effet, elle est inspirée d’une bande-dessinée hexagonale intitulée « Le Transperceneige », créée dans les années 80 par le scénariste Jacques Lob et le dessinateur Jean-Marc Rochette. Elle a été adaptée, une première fois en 2013, en film de science-fiction par le sud-coréen Bong Joon-ho avant d’être reprise aujourd’hui par Netflix. Cette nouvelle superproduction, dont ils ont le secret, a fait l’évènement ce printemps et a emballé les critiques.
Ça parle de quoi au juste ?
L’histoire de « Snowpiercer » commence dans un futur proche, sept ans après un événement dramatique global qui a bouleversé irrémédiablement le climat pour faire plonger la terre dans une ère glaciaire totale. Impossible, dès lors, de survivre dans ce monde couvert d’une épaisse couche de neige tassée et aux températures négatives insoutenables. Sauf pour un petit groupe d’humains qui montent in extremis dans un train démesuré, composé de 1001 wagons. Celui-ci parcourt le monde à pleine vitesse dans un mouvement perpétuel dont l’arrêt signifierait la mort pour tout le convoi.
A l’intérieur, tout est aménagé pour permettre la survie avec des militaires, des médecins, des zones de culture et d’élevage et aussi des espaces de divertissement. Mais surtout, le train se divise en trois parties où les gens vivent bien différemment les uns des autres. A l’avant se trouvent les riches qui se repaissent dans l’opulence et le luxe car ce moyen de locomotion et de survie a été conçu par et pour eux. Les wagons suivants sont occupés par les domestiques et toutes les personnes tolérées car elles permettent l’entretien du convoi. Et enfin, à l’arrière sont repoussés les indigents de la troisième classe qui subsistent dans la crasse et la pauvreté.
Voilà pour le décor, digne d’un roman d’Emile Zola version moderne et dystopique. C’est dans cet univers fragile, constamment au bord de la rupture et de la catastrophe, que vont avoir lieu des meurtres inexpliqués. Poussés dans leurs retranchements, les dirigeants du train vont alors faire appel à un ancien inspecteur de police issu de la classe refoulée des miséreux…
Alors on regarde ou pas ?
Incontestablement oui ! « Snowpiercer » est une série d’anticipation qui traite de thèmes dans l’air du temps, comme les conséquences des changements climatiques pour les hommes, et qui explore une solution survivaliste extrême. Mais surtout, dans la même veine que la série « The Walking Dead », « Snowpiercer » est fascinante car elle décrit et observe ce que pourrait être évolution des relations humaines dans un monde troublé et effondré. Quels verrous maintiendraient, concrètement, l’équilibre précaire évitant de basculer dans la violence pure et permettant de conserver un semblant de civilisation ? Tout cela fait écho au thème de cette lutte des classes, décrite dans un écosystème fragile, où les bannis veulent remonter le train pour prendre la place des privilégiés.
« Snowpiercer » est une série atypique et glaçante (dans tous les sens du terme) qui mérite amplement sa réputation. Alors, si vous aussi vous êtes fans d’histoires de rescapés se débattant au milieu du chaos, ne manquez pas ce petit bijou de survivalisme dramatique. La saison 2 de Snowpiercer a d’ailleurs déjà été commandée par Netflix :).