« Chernobyl » est une coproduction télévisuelle britannique et américaine. Elle a été écrite par Craig Mazin et réalisée par Johan Renck et compte cinq épisodes. Elle a été diffusée au printemps 2019 sur les chaînes HBO et Sky et elle relate les faits réellement survenus autour de la catastrophe nucléaire de la centrale de Tchernobyl au milieu des années 80. Voyons en détail la trame suivie par les scénaristes pour redonner vie à ces heures sombres de la conquête de l’énergie atomique.
Quel est le pitch de cette série ?
Cette mini-série série débute au milieu de la nuit du 25 au 26 avril 1986, dans la ville de Prypiat en République socialiste d’Ukraine, par l’explosion soudaine de la centrale nucléaire Lénine, fleuron des sites industriels destinés à la production électrique en Union Soviétique. L’image de ce brasier imprévisible est saisissante et des milliers d’habitants vont passer des heures, éberlués, dans la rue et à leurs fenêtres, à regarder le drame se nouer sous leurs yeux, totalement inconscients du danger et des séquelles que cela aura sur eux.
La série va suivre, tour à tour, le destin des personnes qui ont fait l’Histoire mais aussi d’humbles hommes et femmes qui vont, au péril de leur vie ou de leur santé, tenter d’endiguer les conséquences dramatiques de la catastrophe. Valeri Legassov, scientifique, et Boris Chtcherbina, vice-président du Conseil des ministres, sont envoyés sur place par le Kremlin pour tenter d’évaluer l’étendue des dégâts, en juguler les effets et aussi camoufler au monde la réelle dimension du drame.
Mais, le spectateur va aussi observer le sort tragique des premiers pompiers dépêchés pour éteindre la fournaise fatale et des centaines de liquidateurs, ces personnes lambdas envoyées sans remord au casse-pipe dans les jours et les mois qui ont suivi pour tenter d’éteindre le graphite encore en combustion dans le réacteur éventré.
Quels sont les thèmes majeurs abordés ?
« Chernobyl » prend le parti de décortiquer les tenants et les aboutissants d’un drame que tout le monde connait dans les grandes lignes mais peut redécouvrir en profondeur par son biais. Ainsi la série donne un éclairage particulier sur la chaîne de commandement défaillante qui a mené à la tragédie. Il est insupportable de constater que les choses n’ont pas été prises au sérieux dès le début et que des décisions aux conséquences très lourdes ont été édictées en dépit du bon sens.
De plus, le spectateur découvre à quel point les habitants des régions touchées ont été laissés dans l’ignorance la plus totale en allant parfois jusqu’au mensonge. Nous sommes, en effet, dans les années 80 sans internet et sans téléphone portable pour diffuser les informations. De là, le drame se noue en silence dans une indifférence pesante qui, avec le recul des années, crée un grand malaise.
Enfin la série a le mérite de mettre en avant les vrais héros de cette tragédie : ces gens de tous les jours qui, n’écoutant que leur courage et leur raison, ont sacrifié ce qui était le plus important pour eux pour tenter de sauver d’autres.
Alors, on regarde ou pas ?
« Chernobyl » est LA mini-série à regarder pour les personnes qui veulent en savoir plus sur ce drame historique. La bande-son est magistrale, composée en grande partie de sons ondulants qui donnent la sensation prégnante au spectateur que les radiations de la centrale se diffusent via leur écran. Cet effet incroyable est idéal pour se mettre complètement dans l’ambiance et vivre l’histoire en marche avec les personnages évoqués. La reconstitution de l’architecture et de l’ambiance dépouillées d’une ville de l’ex-URSS est aussi superbement mise en scène et participe à se plonger complètement dans le scénario.
Alors si ce n’est pas déjà fait, ne manquez pas cette série historique troublante. Laissez-vous submerger par la fatalité effrayante et implacable qui a touché toutes ces destinées innocentes, plongées dans le chaos du drame nucléaire ultime.